GUÉRIR LE CANCER DU SEIN : UN TRIBUT SOUVENT TROP LOURD
Nos attentes en matière de traitement
Il n'existe pas deux individus semblables. Il n'existe pas davantage deux maladies semblables : le cancer du sein ne fait pas exception à cette règle.
L'équipe de l'Institut Français du Sein garde constamment en tête cette vérité. Aussi, nous appliquons-nous en permanence à prendre le temps nécessaire à intégrer toutes les données du dossier médical et comprendre au mieux les attentes de nos patientes.
Le juste prix humain
Notre objectif : ni trop de traitement, avec un cortège de séquelles inutiles. Ni pas assez, avec le risque de voir revenir la maladie.
Nos outils pour y parvenir : la biologie moléculaire, la génétique, la chirurgie plastique et reconstructrice, mais aussi l'application immédiate des protocoles de soins novateurs, dès lors que le niveau de preuve d'efficacité est suffisant.
Ainsi c'est à nous, ensemble, soignants et soignés de définir le juste prix humain de la guérison.
Nous savons aujourd'hui guérir près de 85 % des patientes que nous traitons d'un cancer du sein. Pour qui garde en mémoire ce que le monde d'hier pouvait apporter aux femmes atteintes, ce résultat apparaît miraculeux.
Des soins plus efficaces, mais plus complexes
Paradoxalement, ces avancées compliquent la situation et imposent aux soignants de nouvelles responsabilités. La première est de comprendre les concepts émergents et de se former à des nouveautés thérapeutiques qui surviennent souvent en cascade. Le traitement est ainsi réservé à quelques équipes spécialisées, publiques ou privées, aptes à mettre en oeuvre la stratégie la plus adaptée.
Les freins à la désescalade
Des freins existent à ce que chaque femme bénéficie des meilleurs soins du début à la fin de son traitement. Mais il n'en existe aucun qui ne puisse être desserré.
Le premier est facile à identifier : la santé n'a pas de prix, mais elle a un coût. Le modèle de santé Français est, à ce titre, extraordinaire. Contrairement au système Britannique qui, au travers du NICE (The National Institute for Care and Health Excellence), va évaluer le ratio coût/années de vie gagnées et procéder à des arbitrages financiers, notre assurance maladie nous permet de nous focaliser exclusivement sur l'intérêt des patients.
La situation n'est cependant pas idyllique, il existe en France, comme partout, des retards qui pénalisent la diffusion de pratiques et de thérapies innovantes : nous y reviendrons. Mais à la lumière de certaines décisions récentes, on voit bien que le chemin est le bon.
Le chronomètre
Le second frein est le chronomètre : un bon nombre de techniques sont consommatrices de ressources humaines rares et de temps. Dans certains établissements, il apparaît clairement - même si cela n'est jamais exprimé - que des arbitrages sont réalisés sur les durées d'occupation de plateaux techniques, (typiquement, certaines interventions combinées de chirurgie du cancer et de chirurgie reconstructrice peuvent durer 8 heures et occuper ainsi des blocs opératoires durant une journée entière).
La résistance au changement
Le troisième, en médecine comme ailleurs, est l'inertie. Dans le domaine de la santé, il y a tant d'actions à réaliser, chacune compliquée, qui font de la routine parfois un réconfort.
De ces trois freins, nous n'en connaissons aucun. Nous souhaitons plutôt, poussés par nos patientes, aller encore plus loin. Pour comprendre ce "plus loin", vous trouverez dans les pages qui suivent toutes les informations. Vous y lirez ce que représente pour nous, le juste prix à payer pour être guérie.